Hiver

Comme un linge à mes fenêtres
L’hiver s’est invité
Pendu, tout doit disparaître
Le ciel et l’été

Et mes amours anciennes.
Derrière l’horizon
Six mois sous un triste plafond
Six mois en quarantaine.

A la fin

J'avance un peu mais peu importe
Je sens déjà que vient la fin
Elle m'emporte

Elle m'emporte et c'est en vain
Que je résiste encore enfin
J'ouvre ma porte

Il fait très froid sur ton chemin
ô saison, très froid, à la fin
L'hiver m'emporte.

Sarko : "si y'en a que ça démange de me voir ailleurs..."

 

 

Jeune et poilu

 

Dessous les champs des forçats
On dort en chien de fusil
Pauvre soldat

J’ai vingt ans, tombé ici
Inconnu pour l’ennemi
Et pour la France

Je serre ma baïonnette
Près de mon cœur en silence
Pauvre squelette.

 

Dans tes pas

 

Mes pas dans tes pas, dans tes traces
J'ai reconnu tous tes chemins
Tous tes espaces,

Cheminé au petit matin
Rue Claudot et Henri Déglin
Rue Michelet,

Et je t'ai vu, mains dans le dos
Cahin-caha, tu souriais
Incognito.

                                    A mon Grand-Père.