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23/03/2012

Un café (Le Clément)


Étique, une main sur les hanches
Toux à répétition
Derrière la brume, un patron
Se saoule en permanence,

Tandis que de jeunes serveuses
Aux jambes longues
 et nues
Naviguent entre des inconnus
Aux haleines fumeuses.

 

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19/03/2012

Troquet

J'ai pénétré son âme à force
De regarder ses murs
Son plafond est fané, l'azur
Ressemble à une écorce

Ses fauteuils ont le vert passé
Exhalant une mousse
Noire, quelques ressorts usés
Aux fesses qui vous poussent

Une table comme les jours
Triste et qui grince un peu
Un garçon en liquette affreux
Attend comme un vautour.

 

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05/03/2012

Un café

Tout fumait dans ce bar
Le plafond écumait
Dessus la misère d'un matin

Un vieil arabe au regard fixe
S'accrochait au zinc
A quoi rêvait-il ?

A quinze ans
On ne voit que l'écume
Et les longues jambes de la patronne

21:11 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

28/02/2012

Gare

Un café rêve sur le zinc
Et sa maîtresse broie du noir
J'en suis dingue,

Elle est belle comme un hasard
Un train s'arrache du brouillard
C'est le sien,

Son café noir ne rêve plus
Il est froid ainsi qu'un matin
Superflu.

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31/01/2012

Le vieil homme qui n'avait plus de voix

Le vieil homme n'a plus de voix
il témoigne pourtant
ses yeux et ses mains
et son beau visage
et tant d'horreurs vécues et vues à travers ces yeux
tant de poings serrés et de révoltes anéanties
et ce beau visage
et ce rire
et ces yeux lumineux
ces yeux qui ont vu des enfants descendre
quelques marches rouges
ces pieds qui ont foulé des terres ensanglantées
ces yeux piqués par la cendre
ces beaux yeux
ces yeux terribles
ces enfants qui descendent
et ce visage
ce beau visage qui malgré tout sourit encore
et ces yeux lumineux
et ce sourire d'enfant.
 
Affectueuses pensées à Monsieur S 

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24/12/2011

Joyeux Noël

C'est la ville endormie de neige
Le silence fol et feutré 
Quelques arpèges
 
S'en vont par une cheminée
Dans l'air aux flocons mélangés
Quelques notes,
 
Alléluia dans le ciel
Une étoile nous emporte
Joyeux Noël.

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14/12/2011

C et B

Dans les faubourgs de ma mémoire
Les rues portent fontaines
Les passants sous la lune noire
Sont des ombres lointaines
 
Mais dans le jour qui vient, la nuit,
Je revois vos visages
Vous dormez, sans pluie, sans bruit,
Sans nuage.
 

                                                         A C et B.

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03/12/2011

Hiver

Les matins blêmes portent nuit
Et des bijoux de pacotille,
Accrochant aux semelles des gens
leur jeunesse qui fout le camp.
 
Je me lève. Tout a disparu.
Dans tes yeux, dans ma rue.

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11/11/2011

11 Novembre

Nous irons dans des noirs sublimes
Éteindre sous le marbre
le feu de nos amours
L'ombre des arbres sera notre soleil
et le chant des oiseaux désormais inutile
nous laissera froids et immobiles.

20:42 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

20/10/2011

Papa va vivre.

Petite maison, toute petite maison. Maison blanche avec un chapeau pointu sur la tête. Sous le chapeau une famille. Enfin, dans cette maison blanche au chapeau pointu vivait une famille. Une petite famille. Une dame, son compagnon et deux magnifiques enfants. Je les voyais partir d'un oeil distrait ces marmots vers l'école que fréquentaient aussi mes filles. Mais cette maison au chapeau pointu posé sur la tête, jamais je ne l'avais remarquée. Comment d'ailleurs puisque la rue où elle dormait, était recouverte de maisons blanches aux chapeaux... Et nos filles et nos fils trottinaient chaque matin vers l'école dans la beauté des jours où l'innocence rend heureux. Pourtant un détail aurait dû attirer mon attention ; cette maison parmi les maisons s'était joliment baptisée Villa Rosa. Villa Rosa ? Elle n'était point rose mais d'un blanc passé. Une villa ? elle aurait largement tenu dans l'arrière-cours d'une ferme. Villa Rosa ? Pourquoi pas. Cela donnait une touche de gaieté, peut-être un peu de couleur lorsque la neige glissait le long des toits. Les hivers sont longs en Lorraine, la lumière fantomatique nous effacent parfois de longues semaines... alors un peu de couleur, pourquoi pas. On ne voit parfois que les enfants, les yeux des enfants, les jeux des enfants et on se dit "ils doivent être heureux dans leur petite maison blanche". Villa rosa, c'est presque certainement la maison du bonheur. Mais il l'avait dit l'adorable enfant à son gentil voisin "mon père est fou, il veut nous tuer". Le monsieur d'un certain âge l'avait rassuré avec quelques banalités "c'est un passage difficile, tout va s'arranger..." ; l'enfant était retourné chez lui le coeur retourné de n'être pas entendu. Tout avait commencé par de violents échanges d'insultes " tu ne partiras pas, tu ne partiras jamais, plutôt crever", maman avait répliqué avec "des pauvres types" et des "ce n'est pas toi qui m'en empêcheras". Oui je me souviens, les yeux de mon père étaient des braises ardentes et son visage n'avait plus rien d'humain. Je crois qu'il avait le même visage lorsqu'il nous a tués. Cette nuit là, je dormais sans doute, peut-être regardais-je les étoiles à travers le vélux. Parfois lorsque je ne peux pas dormir, je fixe les étoiles et j'imagine que je suis heureux. Mon vélux était fermé, je ne dormais pas, pas encore. Je crois que j'aimais la nuit ; j'aimai fixer dans le noir des univers inconnus et silencieux. Mon petit frère respirait doucement, les bras parallèles au corps couché sur le dos. Moi je n'ai jamais pu dormir sur le dos mais cela n'a plus aucune importance. Oui, je comptais peut-être les étoiles, elles sont tellement nombreuses. Parfois se faufilent entre elles des avions que je ne prendrai jamais, ils traversent l'univers fini de mon vélux et disparaissent dans la nuit ou dans un nuage. Je n'ai pas peur et pourtant je compte les étoiles. Et ce fut l'explosion, une explosion de cris, de porte qui claque, une voix aigüe qui se heurte à une voix grave ; une porte qu'on ferme définitivement, ma pauvre maman tu n'en sortiras jamais de cette pièce. Et pourquoi ne dormirais-je pas ? Je dormais, je rêvais sans doute, sous le chapeau rouge de ma maison. Il est monté, son pas était lourd, chaque marche en bois gémissait, ma mère gémissait, mon petit frère s'était réveillé, les bras toujours le long du corps, les yeux ronds. Ma mère disait souvent que c'était le portrait craché de son père. Je ne dors jamais sur le dos, jamais comme les morts ; je me mets sur la tranche dans un équilibre précaire. Il n'a pas hésité, le fusil pointé vers mon visage, il a tiré tout de suite. Mon frère est resté sur le dos, les bras parallèles, déjà mort. Je crois que ma mère crie encore. Je n'ai rien entendu la Villa Rosa est trop loin et je dormais, je vous dis que je dormais. Il s'est raté cet imbécile, une balle a ricoché sur ses os et  ressortie avant de se ficher dans ma porte. Durant son court voyage, elle a tout raté, le coeur, les poumons, tout. Il vit, il va vivre. Je suis bien content, papa va vivre. 

 

 

16:02 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2)

15/10/2011

Poupée tracas

Je n'ai plus peur, poupée tracas

Poupée de papier que tu froisses

Entre tes doigts

 

Sous l'oreiller, poupée de glace

Poupée de son et de grimaces

Ton sentier noir

 

Tes rats qui croquent la maison

Leurs ombres qui dansent le soir

Sur tes plafonds

17:08 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1)

26/07/2011

Fils d'argent

Sur le sentier noir j'ai couru vainement

Il est tard, mes nuits tissent des fils d'argent

15:17 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

03/07/2011

SITUS INVERSUS


 

- Étrange, comprends pas...

- Un problème docteur ?

- Non, non, c'est mon stéthoscope... j'entends rien... vous n'êtes pas morte ?

- ?

- Excusez-moi, une blague stupide. Respirez très fort... merde... il a l'air de marcher pourtant !

- Je vous fait marcher ! J'ai le cœur à droite...

- Le cœur à droite ?

- Oui, enfin, j'ai plutôt le cœur à gauche mais j'ai le cœur à droite.

- ?

- J'ai une malformation, je vous rassure, je ne suis pas un zombie.

- Évidemment...

- Et vous ?

- Moi ?

- Vous avez plutôt le cœur à gauche ou à droite ?

- Plutôt à droite...

- Évidemment... c'est dommage. Vous devez me trouver indiscrète.

- Non... vous savez dans ma famille, être de droite, c'est quasiment une vocation... mais revenons à votre cœur. Celui qui bat. C'est ma foi vrai... il est à droite. C'est très déstabilisant pour un médecin, vous savez...

- A droite, à gauche... j'ai le cœur d'une midinette. Il bat trop vite, trop souvent et pour trop de monde.

- Pour ce mal là, je ne peux rien faire... Et le reste, tout est à sa place ?

- Voyez-vous même, le nez au milieu de la figure, toutes mes dents, deux beaux sei...

- Hopopop !... de très beaux yeux...

- Docteur, ne faites pas le joli cœur !

- Vous avez raison, je suis trop vieux !

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01/06/2011

Le chat

Le chat ultime
Ce n'est pas lui dans sa robe glacée et crème
Ni cette pie sautillante et sereine
Ni l'herbe du toit qui reverdit
Ni la mousse dans tes yeux
Ce n'est pas l'heure des départs ou presque
ce n'est pas l'heure de la porte qu'on ferme
ce n'est pas l'heure des visites quotidiennes
ce n'est pas l'heure de te parler moins
Le chat ultime
Ce n'est pas lui dans sa robe glacée et crème
Le petit chat est mort, mais ce n'est pas lui.

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26/05/2011

Le petit chat est mort

Eviter de trop penser à elle Eviter de regarder le jardin Ne pas voir son ombre partout Ranger sa gamelle Ce n’est qu’un chat, un chat Le petit chat est mort.

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21/04/2011

Absinthe

Tout au fond du verre une mer

D'ennui l'océan vert

Des fous, des poètes et des nuits

Et le temps qui s'enfuit

 

Sous les ponts ils boiront le vin

Au fil des aubes grises

Des idiots qui ne voient la fin

Ni l'auror que l'on brise

 

Ils boiront, le pas sans souci

ils passeront ainsi

la main sur le cœur à l'adresse

perdue de leur jeunesse.

 

20:53 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1)

18/03/2011

Un cèdre

 

Le cèdre dans la cour. 
Combien ont effleuré son tronc, ses branches, tandis que les saisons filaient derrière ma vitre. 
Qui se souvient de cette tornade qui faillit l'abattre, sa cime se prosternant à ses pieds. 
Ce géant que je finis par ne plus voir, le tronc coulé dans le béton. 
Il m'avait accueilli et puis il est monté si haut, nous l'avons tous oublié.
Ce matin, nous nous sommes croisés à nouveau et je l'ai salué.

 

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17/02/2011

Brevet blanc

 

 

Sur une table un graffiti
Qui dit je t'aime et je t'emmerde
C'est pas joli
Un vieux crayon qui s'emmerde
Des mots qui viennent et qui se perdent
C'est la dictée
Un jeune garçon aux yeux sombres
Devant un devoir de français
Tapi dans l'ombre.

 

 

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11/02/2011

La retraite du faux marin

A la mer jamais, son coeur, ne s'apaisera
Des mots, des mots
Des tempêtes terrestres
Et des grains de café
Le faux capitaine jamais ne partira
Plus loin que la lanterne
Au fond de son jardin
Et regardant au-dessus des troènes
Il verra
Un fleuve de voitures
Un bateau peut-être
Mais sur un toit.

17:59 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

01/02/2011

Conversation sur le zinc

C’est que, c’est ça presque, heu, enfin
Pas facile à, non pas facile
Ben quoi, hein ?

C’est face enfin peut-être pile
C’est ça, tu sais, si ! Inutile
Je sais plus…

Mais oui, d’accord quoi, t’es trop bon !
Où ça ? Pourquoi pas, dans ma rue…
Pauvre con.

 

23:17 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

23/01/2011

Froid

J'ai beau savoir le jour venir
et peut-être un matin radieux
où tu respires
l'arbre aux pétales aventureux
le mirabellier au milieu
de mon jardin
je ne vois que des vieux chats
qui quémandent chaque matin
dans le froid.

22:34 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1)

23/12/2010

Joyeux Noël

Je soufflerai sur mes doigts

écrasant d'autres traces de pas

dans la neige croustillante,

 

Je penserai encore une fois à vous

qui m'avait laissé sur le chemin

le sentier noir,

 

Mais je verrai dans ses yeux

l'étincelle qui me dira

Joyeux Noël.
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30/11/2010

Hiver

Comme un linge à mes fenêtres
L’hiver s’est invité
Pendu, tout doit disparaître
Le ciel et l’été

Et mes amours anciennes.
Derrière l’horizon
Six mois sous un triste plafond
Six mois en quarantaine.

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24/11/2010

A la fin

J'avance un peu mais peu importe
Je sens déjà que vient la fin
Elle m'emporte

Elle m'emporte et c'est en vain
Que je résiste encore enfin
J'ouvre ma porte

Il fait très froid sur ton chemin
ô saison, très froid, à la fin
L'hiver m'emporte.

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11/11/2010

Jeune et poilu

 


Dessous les champs des forçats
On dort en chien de fusil
Pauvre soldat

J’ai vingt ans, tombé ici
Inconnu pour l’ennemi
Et pour la France

Je serre ma baïonnette
Près de mon cœur en silence
Pauvre squelette.

 

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01/11/2010

Dans tes pas

 

Mes pas dans tes pas, dans tes traces
J'ai reconnu tous tes chemins
Tous tes espaces,

Cheminé au petit matin
Rue Claudot et Henri Déglin
Rue Michelet,

Et je t'ai vu, mains dans le dos
Cahin-caha, tu souriais
Incognito.

                                   
A mon Grand-Père.

 

 

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06/10/2010

Café ?

Ce matin n'est pas blême
Plutôt lumineux
De l'or dans les persiennes
Du bleu dans tes yeux,
Je prends mon café crème
Les yeux dans tes yeux
Il est très fort, je t'aime
Un sucre ou deux ?

20:57 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

03/10/2010

Automne

Un automne trop chaud
Décalé
Sous un ciel trop bleu marchent
Des filles encore trop belles
Je ne vois que les feuilles dorées
Aux pieds des mirabelliers
J’entends les grues argentées
Bavardes comme des pies
Et le délicieux glouglou des fontaines
Place Stanislas

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19/09/2010

Une balade étretataise

 

 

 

Des sentiers de cendres et de braises
Tes pas dans mes pas ou l’inverse
Blanches falaises

Dans tes yeux et dans tes promesses ;
Le vent salé qui nous transperce
Le ciel est noir.

Dans cet hôtel de quatre sous
Les fruits de mer sont des phares
Aux reflets roux.

 

 

 

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03/09/2010

Ombres

Voyez-vous l'ombre sous ses yeux
Sous ses beaux yeux, voici le temps
Qui mousse un peu

A peine. Un jardin d'enfant
A peine. Quelques printemps
Le sentier noir

Tes petits pas sur les graviers
Ta main que j'effleure au hasard
Tes petits pieds.

14:25 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2)