01/07/2009
Quelques cendres
Quand nos cendres dispersées
Sur la plaine froide
Chanteront avec le vent,
Quand nous ne serons plus rien
Pas même des photographies
Pas même un vague souvenir
Dans l’âme d’un enfant ou d’un vieillard
Quand nous aurons l’éternité
Pour ne rien faire
Quand les enfants des enfants des enfants
De nos enfants
Nous pendront à un arbre
Alors nous serons morts
De n’avoir rien changé.
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30/06/2009
Je fume en rêve
Je fume en rêve
Et en couleur
Je vole parfois
Je vole et je fais l’amour
En couleur
Et je fume, je fume
Je t’aime, je t’aime
Et je fume
Comme un pompier qui dort
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21/06/2009
Mon pays
Mon pays est un pays froid
Quand on gratte on ne triche pas
Mon pays est un pays chaud
Quand on creuse dessous la peau
Mon pays est un pays dur
Quand descend la longue froidure
Mon pays est un pays tendre
Quand Noël épouse décembre
Mon pays est un pays triste
Pour les mineurs et les touristes
Mon pays est un pays blanc
Pour les hivers et les enfants
Mon pays est un pays froid
Quand on gratte on ne triche pas.
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15/06/2009
A mon ami
Après m'avoir serré la main
L'ami se retourne une fois
Et jamais moins,
C'est un trésor que celui-là
Ses yeux accompagnent mes pas
Sa main se lève,
Son sourire est comme un jardin
Tandis que la soirée s'achève
Je me sens bien.
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12/06/2009
Salade d'haïkus (haïki ?)
Je ne suis plus si jeune Les amis de paille
L’ombre résiste Usés jusqu’à la corde
Derrière mes volets Des regrets
Amours SMS
Illimitées
Au forfait Ta voix comme un ruisseau
Dont le lit asséché
Le chat fait un rond A épousé la terre (abreuvé)
Au centre
Le bitume chaud
Je regarde ces maisons Ne pleure pas
Elles m’ont volé mes champs Et
Ne te retourne pas
Mon enfance sur l’abîme de nos jours
Le soleil me laisse froid j’ai froissé la pierre
J’aime les matins brumeux et mon coeur
Les ardoises blanches de givre et cette lettre glacée
Ce qui reste Suivre le cercle blanc
Une odeur de terre De nos pas infinis
La pluie sur ta maison Jusqu’à toi
La solitude comme Le temps s’ennuie
Un enfant qui s’éloigne
De ne pouvoir rompre
A petits pas Avec son passé
La rue des dames Sous la pluie les dames
Pavée de gris Haut perchées
Et de pluie Font les grues
Ces années sont douces Des clients poussiéreux
Comme des oranges amères Se reboutonnent
Comme un enfant La queue basse
Le lilas éphémère Tout est dévasté
Sur tes murs éphémères Mon ciel bleu
Refleurira Mes nuages
En mai Sous les cerises
Les ballets blancs, rouges L’aimable fruit
Des papillons De nos amours
Tes yeux gris parfois Au bout du chemin
Je t’aime aussi Du sentier noir
Pour ces yeux là Rien
L’ombre des années Pas encore peur
Ne te retourne pas
Sous mes yeux
Dans mon cœur Au milieu du gué
http://aliquante.hautetfort.com/
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04/06/2009
Le micheton
Un micheton ayant sabré
Cherchait sans succès son morlingue
Sous son gilet
La foule voyait ce baltringue
User ses fouilles comme un dingue
Et l’écrémeuse :
On va te mettre une peignée
Si tu tiens à tes valseuses
Lâche le blé !
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01/06/2009
Vilain zinc
Le vilain bar au zinc défraîchi
Ou des marins d’eau douce voyagent
Exhalant d’alcooliques soucis
Ils rêvent de tourner la page
Tandis qu’un café noir se fait rhum
Un capitaine à l’haleine sauvage
Se lève d’un coup et abandonne
Ce rafiot et tout son équipage.
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24/05/2009
Zinc
Tandis qu'assoupi, un vieillard
ronflait sur le zinc,
s'élevait la triste complainte
du café noir.
Cœur déconfit, brouillard
le client matinal,
accrochait de pauvres regards
au plafond sale.
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01/05/2009
Crise du logement
Sous les toits
Plus de bonnes
Des pigeons
22:53 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
25/04/2009
Rien ne dure
Vous avez la beauté des jeunes filles
Celle qui ne craint l'usure ou la fin
Ni le soir sous les yeux
Ni les sombres matins
Pourtant tout passe et les étoiles mêmes
S'endorment dans la glace
Et ce teint frais que j'aime
Et ces beaux yeux aussi
Rien ne dure
On aime
Et on oublie.
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17/04/2009
Place Stanislas (Nancy)
Avril, tout doucement réchauffe
Nos amours dessous leur manteau
Elles s'échauffent,
Les petits matins sont plus chauds
On chante et on parle plus haut
L'espoir au corps,
Je foule tes pavés brillants
Belle place aux fontaines d'or
Et d'argent.
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07/04/2009
Subprime
Subprime
Deux escargots en bavent
On dirait des limaçons
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19/03/2009
Adieu
Je me suis retourné une dernière fois
Et voir tous ces chemins mille fois parcourus
Et voir toutes ces croix,Vous êtes morts je crois, je ne vous aime plus
Vos rêves, vos enfants, vos amours, inconnus
Ne m'intéressent pasVagues silhouettes noires, et froides et silencieuses
Au bord de mes fossés, vous me tendez les bras
Entendez-vous ? Entendez-vous ?
C'est votre tombe que je creuse.
16:10 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1)
11/03/2009
Enfance
Voyez-vous l'ombre sous ses yeux
Sous ses beaux yeux, voici le temps
Qui mousse un peu
A peine. Un jardin d'enfant
A peine. Quelques printemps
Le sentier noir
Tes petits pas sur les graviers
Ta main que j'effleure au hasard
Tes petits pieds.
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02/03/2009
Je déteste les cigales !
Cri-cri-cri-cri-cri,
Je crie les cricris s'arrêtent...
Cri-cri-cri-cri-cri...
Cri-cri-cri-cri-cri
Cri-cri-cri-cri-cri-cri-cri
Cri-cri-cri-cri-cri
Cri-cri-cri-cri-cri
Crac, zut... je l'ai écrasée
Cri-cri-cri-cri-cri
Gri, gri, gri, gri, gri
Gri, gri, gri, gri, gri, gri, gri
Gri, gri, gri, gri, gri
(celle-là est enrhumée)
20:41 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (3)
20/02/2009
à J et M
Sur ce lampadaire
Un joli bouquet accroché
Toujours remplacé
Toujours toujours toujours
Il avait 18 ans
Il était beau
Il sera toujours beau
C’est le privilège de ceux qui meurent trop tôt
20:29 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1)
15/02/2009
Vieillir
Je vieillirai
Comme une bibliothèque
Dont les livres sont lus régulièrement
Et que l’on ne range jamais à la même place.
Je serai sage comme les héros antiques,
Le temps n’aura plus d’importance,
Ni le regard des autres.
Et j’attendrai pour m’endormir que l’on m’aime un peu.
Je pourrai alors éteindre la lumière.
21:08 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2)
19/01/2009
De l'amour
De l’amour, un matin qui va
Qui vient
Qui va plutôt, plutôt très bien
Qui s’en va
Dans l’air atone d’un matin
Qui s’en va
L’amour que j’avais dans mes bras
Sur mon sein
Le voici tout près et si loin
Le voilà
Le voici il me tend la main
J’ai froid.
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14/01/2009
Ne dites pas sale juif
Des enfants sont morts aux visages
Blancs sous la douloureuse pierre
Qui n’a plus d’âge
Mais ne dites pas sale juif
Ne dites rien sur les enfants
Assassinés
Ce sont les mêmes les enfants
Sont des rois dans notre maison
Et dans la tienne
18:19 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2)
06/01/2009
Au 77 (Nancy, quartier des Trois-Maisons)
Ce quartier : un vieux porche vert
Les murs que la vigne rongeait
Toi derrière,
La Cour des Miracles en été
Un caddie blanc abandonné
Bruits de vaisselle,
Tout près, très loin, grondait la ville
des cris, des klaxons imbéciles
Comme un rappel.
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31/12/2008
Enfant
J’ai plus aimé l’enfant que tout
Son sourire et sa toux
J’ai aimé lui donner la main
Et traverser la rue
Oui. J’ai tout aimé un peu trop tard
Je sais que les parents me comprennent
Un peu trop tard
Ce matin j’ai jeté la dernière couche
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24/12/2008
Le sentier noir
Sur nos chemins isolés
L'un, l'autre, sous le même orage
Le même été,
Si proches et solitaires à l'âge
Où l'on niait l'autre rivage
Le sentier noir,
Nous marchions dans l'allégresse
Tandis que filait vers le soir
Notre jeunesse.
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